Juin 2015, le gouvernement genevois annonce des mesures d’économie. Il décide des coupes linéaires à hauteur de 5% dans le budget du canton et prévoit une réduction des effectifs compensée par une augmentation du temps de travail pour tout le personnel de l’État. Novembre 2015, le Parlement cantonal, dans le but affiché d’assainir la dette, vote une loi (Personnal Stop) interdisant tout nouvel engagement dans la fonction publique.
Cette politique d’austérité anticipe la mise en œuvre d’une réforme de l’imposition des entreprises (RIE 3) qui veut aligner l’imposition des entreprises nationales sur celle des multinationales afin de limiter une fiscalité considérée comme déloyale de la part de l’Union européenne et de l’OCDE. En d’autres termes, la politique fiscale appliquée par la Suisse aux multinationales crée, de fait, une concurrence faussée à l’encontre des entreprises nationales, il est donc désormais question de rééquilibrer tout cela en concédant des cadeaux estimés en centaines de millions aux entreprises suisses. Sommes qui feront forcément défaut aux budgets dédiés à la fonction publique.
Cependant, ici comme partout ailleurs, les mesures de rigueur mises en place sous prétexte de soutenir l’économie, et les coupes claires imposées d’en haut dans les services publics et dans les prestations aux populations, entraînent des résistances collectives.
© Cédric Vincensini